Podcast de Lolita Rivé sur la place des enfants dans notre société .
Aujourd’hui, j’écoute le second épisode. Je pensais commencer à l’écouter en prenant mon petit-déjeuner. Il m’a captivé au point de vite saisir un crayon et du papier et de l’écouter jusqu’au bout.
La journaliste pose ce paradoxe : on veut faire le bien des enfants, et en même temps, on leur fait du mal.
Nous avons toustes assisté à des scènes de violence sur les enfants en public (le podcast parle d’une grand-mère qui tire le poignet de son petit-fils en lui disant qu’il est insupportable, et tant d’autres scènes) : Si les gens se permettent ces violences en public, que se passe-t-il en privé ?
Qu’est-ce qui fait qu’on se permet de passer à l’acte sur nos enfants, et pas sur notre patron, notre voisin ou la commerçante ?
Aujourd’hui, si les violences physiques diminuent, les violences psychologiques augmentent (source : VEO). Les parents pensent que la violence est nécessaire à l’éducation, que l’enfant en a besoin pour apprendre à être un citoyen, pour ne pas devenir délinquant.
Depuis l’antiquité, l’enfant est considéré comme mauvais. Depuis la bible, il est conseillé de frapper son enfant : 23.13-14 N’épargne pas la correction à l’enfant; si tu le frappes de la verge, il ne mourra point. En le frappant de la verge, tu délivres son âme du séjour des morts. (après une rapide recherche, la bible contient encore plusieurs autres incitation à la violence sur les enfants). Plus récemment, les psychanalystes comme Freud ou Dolto défendent l’idée d’un enfant avec une nature mauvaise. Le droit de correction, malgré la loi de 2019, reste ancré dans les mentalités. Ainsi, notre ancien premier ministre, M. Bayrou, déclare qu’une tape de père de famille, « ce n’est pas de la violence. »
La loi de 2019 reste donc une loi de papier.
J’apprécie beaucoup le passage où la journaliste reconnait ses dérapages. Pourtant, elle explique aussi que, très vite, elle voit la peur dans le regard de l’enfant.
Comment expliquer ses passages à l’acte ? La fatigue ? Le stress ? la raison principale est surtout que je me l’autorise car les enfants ne peuvent pas se défendre. C’est la domination de l’adulte. L’adultisme considère que les adultes sont supérieurs aux enfants. On peut leur parler avec peu de respect, ne pas demander leur avis, se moquer.
« Avoir du pouvoir sur eux nous donne l’illusion d’en avoir un peu plus sur nos vies qui nous échappent. »
Le parallèle est fait avec les violences sexuelles: une main aux fesses n’est pas un viol. Mais si la main aux fesses n’est pas un problème, alors on crée une tolérance, et c’est la porte ouverte aux dérives.
Selon la CIVIISE, un enfant sur dix aurait été violenté sexuellement. Mais ces chiffres sont sans doute plus élevé car seuls les adultes qui s’en souviennent ont put répondre. Il y a des personnes avec une amnésie traumatique, qui sont décédées, à la rue, et celles qui n’osent pas en parler. Dans 92% des situations, les victimes connaissent l’agresseur. IL est difficile d’accepter que ces violences aient lieu en famille, c’est incompatible avec l’idée qu’on a de la famille et qui est espace d’épanouissement et d’amour.
Les enfants ont des droits mais les ignorent. Ils sont 62% à connaitre l’existence de la convention internationale des droits de l’enfant, mais les deux tiers sont incapables de citer le contenu.
Certains enfants reproduisent les violences qu’ils ont subi sur les plus petits, puis leur partenaires, puis sur leurs propres enfants. Briser la chaine nécessite de prendre conscience du rôle qu’on joue dans ces violences. On doit s’éduquer soi-même, mais cela peut s’avérer difficile car la société ne nous aide pas. or, la convention internationale des droits de l’enfants prévoit à l’article 18 du soutient à la parentalité. Où en est ce droit en France? Nous aurions pourtant besoin d’aide par exemple pour nous éduquer à nos propres émotions et à accueillir la colère ou autre motion des enfants. Punir un enfant pour ses émotions risque de le conduire à se couper de ses émotions
En résumé, Lolita Rivé résume avec les six pistes évoquées:
1/ revoir le regard porté sur les enfants: ce ne sont pas des êtres qui agissent contre nous mais des personnes qui ont besoin qu’on les écoute t qu’on prenne en considération leurs émotions.
2/ soutenir la parentalité avec des cours de parentalités et des gardes accessibles pour tous.
3/ former les personnes qui travaillent avec les enfants et revaloriser leur salaire.
4/ systématiser le repérage des enfants qui vivent des violences et mettre en place des parcours de soins financés.
5/ prendre en charge les agresseurs
6/ organiser des grandes campagnes d’information sur les droits des enfants et les former à se défendre

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