13 juin 2021 : Bivouac

Avec Laura, nous avons projeté de dormir à la belle étoile. Comme je suis de nature craintive, j’ai peur d’y aller seule avec ma fille. Je voudrais un autre adulte avec moi. Mon mari n’est pas du tout tenté par l’aventure.  En accord avec Laura, j’en parle avec Sandrine, une amie : super, elle est partante ! Laura et moi nous réjouissons.

Ce dimanche, après un échange avec cette amie, je reviens ravie vers Laura avec des éléments concrets : on hésite entre deux dates. Lucas et Pierre, le fils et le mari de Sandrine, se joignent à nous. Je suis contente d’avancer dans ce projet qui me fait très envie. J’ai hâte de partager ce chouette moment avec ma fille. Donc, je discute à table avec Mahé et le reste de ma famille du projet.

— Ça me donne envie, finalement, je viens avec vous ! s’exclame Marc, mon mari.

— Moi, c’est l’inverse : si Lucas et Pierre sont là, je ne viens plus, répond Laura.

Mince. Je suis désappointée. J’essaie de comprendre pourquoi il y a ce blocage. Laura est mal à l’aise avec Lucas et Pierre. Elle n’en démord pas. On évoque des jeux pour briser la glace : non, rien à faire.

Que faire ? Les enfants ne sont pas prêts pour passer la nuit seuls. Est-ce que je dois dire à Marc de rester à la maison comme prévu initialement pendant que je passe la nuit à la belle étoile ? Obliger Laura à venir pour que Marc puisse participer ?

Si on demande l’avis de ses enfants, il faut ensuite le prendre en compte. Cela peut impliquer accepter un refus.

Il y a quelques années, quand j’ai débuté en démocratie familiale, j’ai beaucoup écouté mes enfants, toute contente de leur laisser leur place. Sauf que j’ai fait l’erreur de n’écouter plus qu’eux. Ils décidaient de beaucoup de choses. Là où je me suis trompée, c’est qu’en démocratie familiale, on doit écouter tout le monde, enfants et parents. Il y a quelques années, j’aurais été déçue, frustrée, mais j’aurais écouté ma fille. Aujourd’hui, je m’écoute aussi. Si une demande de la part de mes enfants ne me semble pas juste, crée de la tension, de la frustration chez moi, je refuse la décision. Ce n’est pas de la démocratie. Mais il est parfois difficile d’écouter tout le monde, de trouver un compromis approprié à chaque fois.

Dans le cas de cette nuit à la belle étoile, je ne sais pas comment nous allons faire.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *