Nous voilà enfin à Paris, comme prévu ! La sœur de mon mari est partie en vacances et nous laisse sa maison. Nous avons tout le logement pour nous !
Hélas, tout ne se déroule pas comme prévu. Le logement n’est pas à Paris mais en Seine et Marne. Dans mon ignorance de la géographie, je n’avais pas réalisé qu’il faudrait plus d’une heure pour aller à Paris. Nous ne menons pas du tout une vie parisienne comme je m’étais projetée. Mon mari prend l’organisation en main. Comme souvent en voyage, il a de plus grandes capacités d’adaptation, et il aime tellement découvrir des nouveaux lieux. Nos premiers jours de vacances se passent à un rythme soutenu : nous mettons un réveil pour nous-mêmes, nous nous levons, réveillons les enfants, courons après le train ou prenons notre courage à deux mains pour nous mêler au trafic parisien, nous visitons, rentrons avec à nouveau une heure de trajet, il est tard, nous sommes fatigués, mangeons, allons dormir. Au bout de 2-3 jours à cette cadence, j’émets l’idée que ce rythme est trop soutenu, pas reposant à mon mari :
— Mais, assez il faut profiter des vacances pour voir pleins de choses qu’on ne peut pas voir d’habitude, réfute Marc
— Pas forcément.
— Alors, à quoi ça sert les vacances ?
— Pour moi, ça sert à faire ce que je n’ai pas le temps de faire d’habitude et qui me fait plaisir.
— Ouais, elle a raison ! s’exclament en cœur les enfants (c’est tout juste s’ils ne lèvent pas le poing en guise de protestation).
— C’est-à-dire, qu’est-ce que tu as en tête ?
— J’aime me promener dans la nature.
— Tu es la seule.
— J’aime coudre, lire, faire du yoga.
— Mais il n’y a pas besoin de partir pour faire ça, réplique Marc
— C’est vrai, mais partir permet de changer de cadre, ça fait une coupure. J’aime bien partir. Visiter aussi un peu pour découvrir, mais juste un peu.
— Moi, j’aimerais bricoler pendant mes vacances, s’incruste Valentin. Je n’ai pas besoin de partir en vacances. Je m’ennuie.
Aïe, cela coince. Nous avons peu de désirs en communs pour ces vacances. Comment faire ? Nous tentons le chacun-fait-un-effort. Nous insistons lourdement, fermement pour que les enfants fassent l’effort de venir à la prochaine visite, un village médiéval avec chasse au trésor et spectacle de chevaux, et glaces. Les enfants font effectivement l’effort. Laura notamment, fascinée par les rapaces en tire un bénéfice. Le lendemain, la parole est aux enfants !
— Qu’est-ce que vous voulez faire ?
— Aller à la piscine !
Beurk, il fait toujours froid à la piscine : l’eau, l’air… Je me projette frigorifiée, avec la chair de poule. Pffff, je n’ai aucune envie d’aller à la piscine. Marc encore moins. Nous finissons par trouver une organisation qui nous satisfait : j’emmène les enfants à la piscine, Marc va au cinéma et moi, je lis tranquillement à la maison. Cela semble très bien. Mais quid du chacun-fait-un-effort ? Nous, les adultes, n’avons pas fait l’effort pour participer à l’activité réclamée par les enfants. Mais l’effort demandé (aller à la piscine) nous demandait trop important pour nous, nous n’en voyions pas l’intérêt pour nous, et nous nous sommes dit que les enfants s’amusaient très bien sans nous à la piscine. Cela me semble néanmoins injuste en regard de nos exigences sur les enfants. Quelle autre solution serait plus équitable ? Laisser les enfants à la maison à lire, dessiner, regarder l’ordinateur (surtout) pendant que nous faisons des visites ? Cela m’embête : c’est important de s’ouvrir, de se cultiver, sortir. C’est tellement dommage pour eux de passer à côté de découvertes. Mais, si je fais le parallèle avec la piscine : nous faisons tellement peu d’efforts physique, cela nous aurait fait du bien de nous dépenser, c’est tellement dommage de négliger son corps. Quelle démocratie particulière où les parents imposent des activités aux enfants. C’est pour leur bien ? Certes, mais cela laisse un goût amer à ces vacances.
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